samedi 1 septembre 2007

« Christ lumière pour le monde » : 3 nouveaux ateliers pour se préparer

Vous pouvez retrouver ces rubriques dans les pages œcuméniques du site http://www.protestants.org/.


Ce rassemblement prend une importance inattendue au regard même de l’actualité : l’entrée de 30 millions d’orthodoxes dans la communauté européenne, les questions de bon voisinage de la Russie ou la Turquie, les débats préparatoires aux élections, les difficultés d’une politique commune dans une mondialisation quasi-anarchique... autant que la collaboration difficile des chrétiens européens, de cultures différentes frôlant le nationalisme, ou de théologies exclusives frôlant le sectarisme.

Dans cette période, les chrétiens ont-ils quelque chose à dire ensemble au nom du Christ mort et ressuscité ? Sont-ils capables de laisser la lumière du Christ briller dans cet espace ? Vers quoi nous entraîne la Charte œcuménique Européenne signée à Pâques 2001, base de ce rassemblement ?

Sous la rubrique « la lumière du Christ et… l’Eglise », le BIP du 1er Octobre vous présentait les 3 premiers ateliers de travail du Rassemblement œcuménique Européen : la question de l’unité, les spiritualités et le témoignage. Sous la rubrique « La lumière du Christ et… l’Europe », le BIP du 1er décembre évoquait 3 énormes questions qui concernent aussi nos Eglises : la construction européenne, le dialogue inter-religieux et les migrations. Trois sujets on ne peut plus d’actualité !

Sous la rubrique « La lumière du Christ et… le monde », voici les trois derniers ateliers. Vous pouvez en retrouver les détails sur les pages œcuméniques du site www.protestants.org qui vous conduiront au site de l’assemblée : Justice, paix et la sauvegarde de la création.
Ces 3 thèmes sonnent aux oreilles des plus anciens. Ils étaient en effet le sujet du premier rassemblement œcuménique européen à Bâle en 1989, prophétiquement juste avant la chute du mur. Depuis cette époque et les espoirs qu’elle avait suscités, les choses ont bien changé.

La question de la mondialisation a accentué dramatiquement les problèmes d’injustice et de pauvreté dans le monde et toutes nos Eglises s’en sont saisies. On peut travailler plusieurs documents à ce sujets : ceux du Conseil œcuménique des Eglises, le livre blanc des assises chrétiennes de la mondialisation (France) ou le document de la KEK (les Eglises européennes vivent leur foi dans le contexte de la mondialisation). Ou encore reprendre les engagements du défi Michée. La Charte œcuménique Européenne dit par ex. : Il appartient à la réconciliation de favoriser la justice sociale, dans et entre tous les peuples, avant tout, de surmonter le fossé entre pauvres et riches, ainsi que de vaincre le chômage. Nous voulons ensemble contribuer à ce que les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile soient accueillis dignement en Europe.

La revue Unité des chrétiens a justement consacré son N° 143 au défi que représente pour les Eglises les migrations en Europe.
La sauvegarde de la création, thème devenu en 20 ans à la une de l’actualité, rejoint les réseaux qui s’en occupent, aussi au sein du protestantisme français que plus largement de manière œcuménique ou européenne. Les questions sont ici pratiques et spirituelles : comment allier célébration (ainsi la proposition orthodoxe d’une célébration annuelle pour la création en septembre) et engagement sur le terrain des Eglises en faveur du respect de la création : avec quelle pédagogie et pour quel style de vie ? Un réseau européen (European Christian Environmental Network, http://www.ecen.org/) propose des éléments concrets et liturgiques. L’assemblée de Sibiu sera d’ailleurs elle-même organisée selon des critères « écologiques ». La Charte Œcuménique dit : Dans notre foi en l’amour de Dieu, le créateur, nous reconnaissons avec gratitude le cadeau de la création, la valeur et la beauté de la nature. Mais nous voyons avec effroi que les biens de la terre sont surexploités sans considération de leur valeur propre, sans tenir compte de leur caractère limité et sans égards pour le bien des générations futures ». La revue Unité des chrétiens offrira cet été son N°147 sur les questions écologiques.

La Paix… Faut-il rappeler que l’Europe a démarré sur un projet de Paix en grande partie d’inspiration chrétienne ? Que le mouvement œcuménique lui-même est né d’une composante de lutte pour la paix (christianisme pratique) ? Que nous sommes dans la décennie des Eglises pour surmonter la violence, et que le focus 2007 concerne l’Europe (http://vaincrelaviolence.org/fr) ? Faut-il rappeler que les dernières assises de la FPF lui ont été consacrées ? Qu’à l’heure où j’écris, les co-présidents du conseil d’Eglises chrétiennes en France sont à nouveau au Liban ? Qu’à Wittenberg en Février, les 300 délégués qui préparaient Sibiu ont placé leur rencontre sous le thème « Fais de moi un instrument de ta paix » ? Et que l’on peut relire avec profit les documents de l’Assemblée européenne précédente, 1997 à Graz, en pleine guerre des Balkans, sur le thème encore prophétique de la Réconciliation ? Le Charte ajoute : Face au grand nombre de conflits, il est de la mission des Églises de contribuer ensemble au service de la réconciliation des peuples et des cultures. Nous savons que la paix entre les Églises est également, pour cela, un présupposé important.

N’hésitez pas à reprendre ces sujets en journées inter-Eglises, en groupes de partage (œcuméniques ou non) ou dans des conférences ouvertes. Faites nous part de vos réflexions afin que vos délégués puissent être à Sibiu porteurs de vos convictions.

Le travail des Eglises auprès des instances européennes est permanent. Nous en reparlerons. Ce rassemblement a lui, la particularité d’être plus large. Il a d’une part une fonction symbolique évidente, celle de rendre visible au plan européen, l’engagement des Eglises au service de leurs contemporains. D’autre part, alors que se manifestent des replis identitaires forts, il rend tout aussi manifeste la volonté de la grande diversité des chrétiens de marcher vers plus de communion dans le Christ… pour témoigner de l’Evangile, puisque telle est leur vocation et leur mission. (GD)