jeudi 6 septembre 2007

Le discernement, tâche de l'interprête

Pour l’interprète, le « parler en langue » n’est pas une option mais une exigence !
Cependant, pas n’importe quel « parler en langue ».
Il demande tout d’abord une écoute attentive. Une façon d’être en communion avec l’orateur, même si celui-ci ne sait pas très bien ce qu’il veut dire. Parfois, l’interprète prévoit en quelque sorte l’intention de l’intervenant et le traduit mieux que ce qu’il dit.
Il doit également se familiariser avec le sujet débattu en conférence, se documenter et se préparer. Au-delà d’une certaine technique, il s’est forgé un vocabulaire, il a préparé les interventions, étudié le programme.
Avec le temps, surtout avec les conférences d’Eglises, il connaît ses « clients », leur psychologie et leur façon d’être : les lents et timides qui hésitent, qui se reprennent, qui multiplient les incises ; les anxieux qui regardent autour d’eux au lieu de regarder leur texte et qui foncent à toute vitesse ; les vertueux qui se savent interprétés, parlent lentement, font de petites pauses, bref ont compris et ont compris que ce qui se conçoit clairement s’énonce aisément.
Evidemment, je ne parle pas de toute la technique et les techniciens au service de l’interprète, serviteurs fidèles et consciencieux pour que « la bonne parole » soit accueillie et qu’elle participe au mieux vivre des individus, des Eglises et des peuples. Et ceci pour la plus grande gloire de Dieu.
(Marc Goertz, interprète pour les francophones).