samedi 8 septembre 2007

Nous avons calculé la vitesse de la lumière, mais connaît-on celle des ténèbres ? (une enfant de Sarajevo)

L’Atelier sur la paix était organisé autour du témoignage d’acteurs dans des processus de réconciliations : Irlande, Roumanie, Bosnie-Herzégovine.

Acteurs persévérants mais d’une implacable lucidité.

Aujourd’hui, l’Irlandais, le Bosniaque et le Roumain savent qu’une fois la paix des armes retrouvée, ce n’est que le début. On peut tomber dans l’apathie, les périodes d’après-violence sont risquées. Il faut passer de la résolution du conflit à la transformation du conflit. Car bien après le dépôt des armes, la violence poursuit encore son effet dévastateur dans les esprits.

La paix, et surtout la culture de Paix, se fait lentement. Il est difficile de se détacher d’un état d’esprit de conflit. C’est long d’accompagner ceux qui ont perdus les leurs. Il faut pouvoir parler de pardon sans l’exiger. « Si je ne pardonne pas, autant aller dans la tombe avec mon fils », s’écriait un Père dont le fils avait été assassiné. Et le jeune presbytérien qui a perdu de nombreux amis dans des attentats, ose dire : la lumière du Christ existait dans ces ténèbres !

Car la réconciliation est processus de guérison intérieure qui commence en chaque individu. Aucune institution, aucune loi ne peut la décréter. C’est pourquoi le processus européen lui-même n’aboutira que s’il est accompagné d’un processus de réconciliation.

L’éducation peut la favoriser, aider à sortir des caricatures de l’autre, des peurs d’être menacé et de l’accusation de l’autre.

En Bosnie Herzégovine, un conseil inter-religieux travaille à dépasser des cloisonnements tels que les communautés ne se comprennent pas. Le Conseil publie des livres de vocabulaire religieux, organise l’enseignement des religions pour les enfants dans le sens de la paix. Mais renverser les états d’esprits ne va pas de soi. Il faut du temps, dit l’Imâm Bosniaque, pour leur apprendre que leur voisin n’est pas à tuer !

Si vous pensez que la prière est inutile, c’est faux ! disent tous ces acteurs. La prière œcuménique est d’une importance capitale dans un processus de réconciliation. Car surmonter la violence est une véritable résurrection pour la personne, dont la source est la Résurrection du Christ, Lumière, vainqueur des ténèbres.

(GD)